Les maladies fongiques du blé Le piétin-échaudage (Gaeumannomyces graminis, Ophiobolus graminis)

Epis blancs (maturation précoce), dus au piétin-échaudage (© Basf Agro)

Incidence économique

C'est après le piétin-verse la maladie du pied la plus répandue. Elle est due à un ensemble de facteurs, dont une rotation rapide de céréale sur céréale avec un précédent cultural de blé, des erreurs techniques ainsi que des précipitations abondantes. Les plantes atteintes se retrouvent dans la culture sous forme de foyers caractéristiques (souvent dès la levée). Les symptômes les plus spectaculaires sont la maturation précoce et les épis blancs.

Bases de chaumes noircies et pourries par le piétin-échaudage (© Basf Agro)

Contamination, propagation et conservation

Ce champignon réside dans le sol. Il se propage à travers les résidus des chaumes et des pailles, les repousses de céréales et les mauvaises herbes (chiendent). La transmission se fait par le mycélium.

Les hyphes du champignon pénètrent dans le système racinaire et dans les vaisseaux des nouveaux semis. G. graminis trouve un optimum de croissance dans un sol humide, à pH supérieur à 7, et à température du sol de 12 à 20°C. Il n'est guère inhibé par une teneur faible en oxygène du sol (dommages structuraux !).

 

Dommages au niveau des racines : le système racinaires est fortement atrophié et vire du brun au noir (© Basf Agro)

Diagnostic

Les colorations sombres de la base des tiges dues au piétin-échaudage se distinguent d'autres colorations brunes dues aux fusarioses, au rhizoctone ou à l'helminthosporiose par le fait que G. graminis provoque des symptômes aussi bien au niveau du pied qu'au niveau des racines. Une infestation plus importante fera apparaître la coloration noire typique des organes atteints. Si les épis blancs, dus au piétin-verse, sont disséminés dans la culture plutôt au hasard, mais de façon assez régulière, ceux du piétin-échaudage se signalent souvent par des foyers nettement délimités dans le champ.

Moyens de lutte

Mesures agricoles préventives :

• Fertilisation du sol : acidification de la rhizosphère à l'aide d'un fertilisant à l'azote ammoniacal.
• Réduire la part des céréales dans l'assolement. 
• Améliorer la structure du sol, accélérer la décomposition des résidus de chaumes en apportant des substances organiques qui activeront la vie tellurique. 
• Un sol compacté et tassé entrave le développement des racines et affaiblit le pouvoir régénératif des plantes. 
• Un léger labour entrave la propagation de l'agent pathogène qui vit dans le sol. 
• Surveiller le bon approvisionnement en matières nutritives des jeunes plants. 
• Toutes les mesures agricoles qui permettent une croissance rapide et vigoureuse des jeunes plants entravent par voie indirecte l'action du champignon. 
• Eliminer systématiquement le chiendent.

Mesures de lutte antifongique :

• Il n'existe pas, à ce jour, de moyen de lutte directe autorisé (sauf les traitements de semences).

Les stades de développement du blé (© )